Retour à l'université de Lyon

  • english version

Boutique des Sciences > Actualités


Intensification du lien Université-Société civile / Retour sur le séminaire du 15 novembre 2018

Share |

le 27 novembre 2018 /

Organisé conjointement par l’Université de Lyon et l’Université de Sherbrooke, ce séminaire a permis de partager expériences et questionnements sur le rapprochement de l’Université et de la société civile.

Des cliniques juridiques de la Faculté de droit de l’Université de Sherbrooke, au centre de recherche sur le vieillissement de l’Estrie en passant par la boutique des sciences de l’Université de Lyon : la qualité et la diversité des participants étaient au rendez-vous. Ils ont apporté des éléments de réponses concrets à plusieurs questions. Comment faire pour amener la société à la science ? En quoi l’expertise universitaire peut-elle aider les projets de territoire ? Comment positionner l’Université comme contributrice à la société, à la collectivité ? Quelles sont les questions méthodologiques et même épistémologiques qui se posent en termes de fabrication des savoirs ?

Les intervenants ont tous souligné la richesse des projets de sciences ou recherches participatives qui potentiellement engendrent des résultats scientifiques inédits. Florence Belaën, en charge de la Direction culture sciences et société de l’Université de Lyon et co-initiatrice du séminaire a néanmoins rappelé que le contexte institutionnel et réglementaire reste un frein majeur pour le développement de ces dispositifs. Elle s’appuie sur le rapport de François Houllier alors PDG de l’Inra et Président de l’Alliance nationale de recherche pour l’environnement (AllEnvi), pour rappeler qu’il serait nécessaire que les critères d’évaluation et de sélection des projets de recherche soient mieux adaptés.

Les difficultés existent mais les avancées et les bénéfices des projets Université-Société civile sont tangibles.

Ouvrir les frontières par l'innovation pédagogique
Comment les futurs ingénieurs vont-ils changer la société ? Marianne Chouteau et Céline Nguyen de l’INSA de Lyon ont développé des modules de cours originaux. « Il n’y a pas la société d’un côté et la technique de l’autre mais ça ne va pas de soi pour les élèves-ingénieurs » expliquent-elles. « L’analyse de récits à travers les séries télévisées par exemple nous semblait un bon moyen pour questionner la place de la technique dans la société ». Les étudiants INSA à travers l’analyse de Black Mirror, Sillicon valley ou Real Humans ont donc pu approfondir leur démarche réflexive ou affiner leur questionnement éthique.

Simon Bolduc, dans sa présentation du Programme d’apprentissage expérientiel par l’intervention communautaire (PAEIC) de l’Université de Sherbrooke a insisté sur l’importance des modèles pédagogiques développés. « La collaboration entre l’Université et la collectivité se créé par la présence d’un besoin ». Pour créer des passerelles entre les deux univers, il faut placer le service à la société civile au cœur des apprentissages, l’intégrer dans des cours existants. Pour qu’une relation de confiance se développe, il faut ajuster au mieux les apprentissages aux besoins des structures communautaires appuyées.

Développer le rôle de médiation

Au-delà de l’axe formation, plusieurs dispositifs innovants de recherche participative ou collaborative ont été analysés lors de ce séminaire. Un constat est partagé : l’importance de la médiation. Les interactions permettent aux acteurs « experts » ou « non-experts » de cheminer ensemble tout en s’enrichissant du savoir et des expériences de l’autre. Le respect de tous les savoirs et la reconnaissance de l’égalité de ces savoirs, qu’il s’agisse de celui du chercheur ou de celui des acteurs associatifs, est une condition nécessaire à la mise en place des projets. Isabelle Lefort, Professeur et membre du Comité de pilotage du LabEx IMU de l’Université de Lyon illustre toute la difficulté de cette approche. « Il y a parfois tout simplement un problème d’interopérabilité des données entre chercheurs et non-chercheurs car les données ne sont pas produites avec les mêmes protocoles ». C’est là qu’intervient le rôle clé de médiation qui créé les conditions du dialogue entre les différents acteurs. « Il est nécessaire de prendre en compte et dépasser la partition entre les académiciens et les praticiens en s’appuyant sur des actions de médiation ».

Augmenter l’employabilité des étudiants
Qualité de l’eau pour les citoyens riverains, usages du numérique pour les personnes en difficultés avec l’écrit, concertation et implication des habitants d’un quartier sur un projet urbain… Les besoins exprimés par les communautés ou associations sont variés. Pour celles-ci le bénéfice des dispositifs ou approches développés avec les universités est assez trivial.

Quels bénéfices pour les étudiants ? « Autonomie, vulgarisation et sens de l’éthique sont les compétences majeures développées par les étudiants participant à des projets de science participative » répond Jean-François Comeau, directeur adjoint du Centre universitaire de formation en environnement et développement durable (CUFE). Pauline Bryère de l’Université de Lyon, met en avant « la coordination de projets multi-acteurs, l’autonomie et la réflexion sur la posture du chercheur ».

« L’intensification des relations entre le monde académique et la société civile est un impératif. Cela fait partie de nos missions mais c’est surtout une réelle opportunité d’enrichissement pour l’Université » conclut Nathalie Dompnier, Présidente de l’Université Lumière Lyon 2 et Vice-présidente Culture, sciences et société de l’Université de Lyon.

>>> Retrouvez ici le programme séminaire [PDF - 430 Ko]

>>> Retrouvez dans la colonne de droite les présentations des différents intervenants

Documents à télécharger :