Ce mois de juillet a été l’occasion pour moi de terminer mes prospections sur le terrain, de conclure mes échanges de mail et d’informations avec les différents partenaires sollicités durant mon étude, et enfin de synthétiser toutes les informations obtenues au cours de mon stage afin d’entamer la rédaction de mon rapport.
Tout d’abord afin d’inciter les membres de l’AGEK à poursuivre mes actions entreprises depuis le mois d’Avril sur le site de Corveissiat, j’ai montré aux deux employés de l’association les différentes mesures de gestion préconisées afin de contrôler la propagation de la renouée du Japon sur ce site. De plus, je leur ai fourni une fiche de gestion complémentaire avec toutes les informations utiles à savoir sur cette plante ainsi que mes préconisations futures afin d’améliorer l’efficacité de cette gestion. Cela concerne principalement l’entreposage et le séchage des déchets qui, suivant les conditions climatiques, peuvent présenter certains inconvénients en l’état actuel des choses.
Par ailleurs, je suis allé prospecter en canoë au milieu de la rivière afin d’avoir une meilleure estimation des plantes aquatiques présentes dans les premiers mètres de profondeur. Mon constat confirme celui que j’avais fait auparavant via l’observation en bord de berge : par rapport aux années précédentes, l’abondance de l’élodée de Nuttall semble avoir diminué, aux abords de l’île Chambod, au profit d’une plante indigène nommée Myriophylle en épis (Myriophyllum spicatum). Différentes hypothèses peuvent alors émerger afin d’expliquer cette régression d’une espèce au profit d’une autre. Par exemple, s’il s’avérait que les fortes éclusées hivernales étaient à l’origine du désenracinement des pieds d’élodées, on pourrait supposer que la forte présence des myriophylles est due à un système racinaire plus ancré qui leur aurait permis de se maintenir dans le plan d’eau. Ainsi, tôt dans la saison, dès que les conditions environnementales étaient réunies, ils ont pu commencer à croître, créant ainsi de l’ombrage pour les pieds d’élodées qui se seraient donc maintenues en profondeur sans occasionner de gêne pour les usagers du milieu.
Malheureusement, puisqu’il n’existe actuellement pas de données régulières partagées concernant l’état écologique de la retenue d’Allement (site de l’île Chambod) ainsi que ses conditions environnementales (paramètres physiques, chimiques, hydrologiques et microbiologiques), il est quasiment impossible de définir avec certitude les raisons qui font que d’une année sur l’autre l’élodée de Nuttall a tendance à se développer au détriment des plantes indigènes, ou inversement.
Fort de ce constat, mon rôle n’est autre que de fournir des pistes pouvant expliquer la situation actuelle des choses et de proposer des mesures de suivi et de gestion afin de mieux comprendre le phénomène et pouvoir ainsi le réguler de manière naturelle (rétablir une meilleure continuité écologique de la rivière, entre autres), en intervenant le moins possible directement sur site (arrachages manuels, mécaniques, etc…) car cela reste des mesures perturbatrices du milieu. A moi désormais de compiler toutes ces informations obtenues, ces observations et constats effectués, afin de rédiger une synthèse vulgarisée résumant les résultats de ces six mois de stage et les poursuites à apporter à mon étude. Vous pourrez trouver cette synthèse sur le site de la Boutique des Sciences courant octobre 2017.
Merci à la Boutique des Sciences et à l’AGEK pour m’avoir offert cette belle expérience du terrain !
Par Alexandre Laîné.