En introduction de cette réunion j’ai pu leur présenter mon projet, les problèmes qu’il soulève ainsi que les objectifs qui y sont liés. En conclusion de cette première rencontre avec une partie des élus locaux, je suis dans l’attente du maire d’Hautecourt qui doit me recontacter pour fixer une réunion de concertation avec des membres du Syndicat Mixte Interdépartemental du Suran et de ses affluents (SMISA), afin de définir des mesures de gestion concernant la Lône, petit bras de la rivière d’Ain isolé du lit principal par un passage en terre.
Le but de cette réunion de concertation serait de définir des mesures de gestion permettant de reconnecter la Lône au cours principal de la rivière d’Ain afin de lui faire reprendre une dynamique hydrologique naturelle et ainsi réduire la prolifération d’herbiers aquatiques.
Sans transition, ce mois d’avril a surtout été consacré à l’étude d’un site présentant des massifs de renouées du Japon (Reynoutria japonica ou Fallopia japonica), localisés le long du ruisseau de la Balme dans la reculée de Corveissiat.
Cette plante terrestre originaire d’Asie du Nord et de l’Est fut introduite en Europe en 1825 comme plante ornementale, mellifère ou fourragère et fut observée pour la première fois en France en 1939. Tout comme l’élodée de Nuttall, la renouée du Japon privilégie la reproduction dite végétative à la reproduction sexuée. A l’aide de puissantes tiges souterraines, appelées rhizomes, la plante se déplace, se propage et se bouture pour donner naissance à de nouveaux individus génétiquement identiques au pied mère. Elle s’installe préférentiellement dans des milieux humides, le long des berges de cours d’eau, facilitant sa dispersion.
Cette plante est capable de former des massifs monospécifiques très denses, pouvant atteindre 3 à 4 mètres de hauteur, et a tendance à accélérer l’érosion des berges. C’est pourquoi la prise en charge de sa gestion s’avère urgente, d’autant plus que son taux de colonisation sur site reste encore faible (<25% de recouvrement total du sol par la renouée).
A la suite de ces constatations, le président de l’AGEK et moi-même sommes allés rencontrer l’agriculteur propriétaire du terrain comprenant les renouées afin de lui demander l’autorisation de gestion du site. Après de longues négociations nous avons obtenu ce que nous étions venu chercher.
J’ai alors rédigé une fiche technique présentant la renouée ainsi que les méthodes de gestion préconisées pour ce site afin d’en informer les membres de l’AGEK susceptibles d’y travailler.
Les travaux ont démarré aussitôt et consistent à venir une fois par mois de mars à octobre afin d’arracher manuellement les pieds de renouées ainsi qu’à prélever à l’aide d’une bêche le maximum de rhizomes possible sous chacun de ces pieds dans le but d’affaiblir la plante.
Par Alexandre Laîné.