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"Faire du cheval" pour l'étudier ?

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le 3 avril 2017 /

« Elle étudie le cheval mais elle fait pas de cheval » Cette petite phrase lancée sur un ton taquin par un artisan intervenant au centre équestre, entendue du coin de l’oreille, à première vue anodine, est en fait très intrigante.


1. En réalité, je n’ai pas la prétention d’étudier le cheval. Ce que j’interroge, ce sont les relations homme/animal dans un dispositif de psychothérapie avec le cheval. Ceci dit, il est intéressant de voir comment cette recherche est perçue, par les gens qui ne font pas partie de ce dispositif, donc en périphérie. La périphérie donne un éclairage sur le dispositif et comment il est appréhendé, comment il s’articule dans un environnement plus large.

2. Certes, je ne « fais pas de cheval » (actuellement, mais j’en ai eu fait). Faire du cheval ici (où l’expression utilise le nom de l’animal pour qualifier une pratique), je l’entends au sens équestre. Le dispositif de psychothérapie avec le cheval s’éloigne des pratiques équestres classiques, conventionnelles. La monte n’est pas obligatoire, et si elle prend place, elle le fait sous des formes différentes. Finalement, ma distance au monde équestre peut donc rentrer en écho avec cette pratique. Cependant, les participants à ce dispositif me demandent quand même si je suis moi-même « cavalière ». Par politesse, attention, ou peut-être dans la tentative de me situer dans l’univers des activités avec le cheval, afin d’adapter les discussions et les discours. Ou finalement aussi, peut-être, que le dispositif n’est pas aussi loin que ça de l’univers équestre, sans rupture franche, mais avec des frontières poreuses.

3. Si l’on prend un peu de hauteur par rapport à cette phrase, on peut dire qu’il paraît incongru d’étudier une pratique sans y participer. Pour étudier quelque mode de relation avec le cheval, il faudrait que moi-même je monte, c’est-à-dire que j’ai une expérience de ce contact avec le cheval, de ce qui se tisse et se travaille avec cet animal. Pour comprendre et savoir, il faut prendre part, en somme. Il reste à investir comment cela peut se traduire méthodologiquement.

Thématique : Biosante et societe

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