L’occasion m’en a été donnée lors du festival
Pop’ Sciences qui a eu lieu les 16 et 17 juin. Ce festival était l’occasion d’être au contact du grand public. J’ai ainsi pu demander directement aux citoyens de quoi ils avaient besoin pour changer leurs habitudes dans le sens d’une meilleure prise ne compte de l’environnement. En faisant cela, je voulais confronter le modèle transthéorique, développé par les psychologues Prochaska et Di Clemente, à la réalité.
Cela me semblait important dans le cadre de ce stage pour 2 raisons.
La première raison est que ce modèle transthéorique fait partie des premières notions de psychologie-sociale acquises par le groupe Eco-Attitude (Lettre « Nature Humaine » n°4). Grâce à cela, les expérimentatrices(teurs) ont découvert le fait que les individus n’en sont pas à la même étape face à un changement de comportement et que selon l’étape du changement dans laquelle ils se situent, les leviers à utiliser pour faciliter/aider ce changement ne sont pas les mêmes. Ce nouveau prisme de lecture est très important pour les membres d’Eco-Attitude. Ils ont ainsi pris l’habitude de s’interroger sur les étapes du changement dans lesquelles se situent leurs publics afin d’adapter au mieux leurs outils d’animation pour que leurs actions soient le plus pertinentes possible.
La deuxième raison est que je voulais récolter des données probantes pour montrer aux expérimentatrices que la réalité de terrain, ressenti par les individus, n’est pas si éloignée de ce qu’elles imaginent. Cette confrontation avec le public m’a permis de consolider l’idée que le rôle d’accompagnement par des professionnels de l’EEDD est primordial dans ces changements urgents et nécessaires.
Pour recueillir ces données, j’ai proposé, dans un premier temps, à une centaine de personnes de participer à un vote sur une douzaine d’éco-gestes. Trois votes étaient possibles : « je le fais », « j’aimerais le faire » et « je ne suis pas concerné ». Parmi ceux-ci, plus de soixante se sont pris au jeu et ont choisis de continuer l’expérience. Ils devaient choisir deux gestes (un qu’ils font déjà et un qu’ils aimeraient faire) et se positionner sur les étapes du changement par rapport à ces deux gestes. Leurs dernières contributions consistaient à me dire de quoi ils auraient besoin pour évoluer positivement vis-à-vis de ce geste et ainsi passer à l’étape suivante du changement. La plupart des réponses montrent que les modes d’accompagnement définis pour chaque étape correspondent aux besoins des gens et que parmi ces besoins, le fait d’être accompagner dans ces changements est central. N’est-ce pas là, la meilleure preuve de la légitimité du travail des professionnels de l’EEDD !
Par Isabelle Jeannin.